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/2020/10/B


Commentant la réaction de nos dirigeants à la progressive paralysie de l’économie mondiale lors de la crise de la Covid-19, un économiste écrivit ce tweet : « Cette crise nous a appris une chose, à savoir que si les Martiens attaquaient la terre, notre première réponse serait de baisser les taux d’intérêt. » Derrière cette plaisanterie se cache le nouvel esprit du capitalisme : pour répondre aux dysfonctionnements du monde, la finance, toute la finance, rien que la finance !

C’est dans les années 1970 que les marchés financiers sont devenus la principale source de financement des entreprises, en lieu et place des banques. La nature même du capitalisme s’en est trouvée métamorphosée, la grande majorité de l’épargne des ménages (assurance vie, épargne retraite, etc.) étant dorénavant orientée vers les marchés financiers. La principale conséquence de cette révolution est que le capital n’a plus à être investi dans l’économie réelle pour créer de la richesse ; c’est son simple échange sur les marchés financiers (la spéculation) qui fait augmenter sa valeur. C’est pourquoi au cours de la crise de la Covid-19, nous avons été spectateurs d’un étrange phénomène : celui d’un effondrement de l’économie réelle (chute d’environ 30 % en deux mois du PIB français) alors que, sur la même période, la richesse financière (la bourse) augmentait de 25 % ! Aujourd’hui, les banques prêtent quasi gratuitement de l’argent à ceux qui en ont déjà beaucoup et qui, bien souvent, ne savent plus quoi en faire sinon acheter des actions, c’est-à-dire spéculer.

LA FOLIE SPÉCULATIVE

Cette spéculation se retrouve au sein même de l’entreprise. C’est au début des années 1990 qu’on peut situer la métamorphose accélérée de la forme entrepreneuriale. Pour accompagner ces nouvelles entreprises (les start-up) naît le capital-risque moderne, qui n’a qu’un seul objectif : les pousser à une croissance ultra rapide afin de les introduire...