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Macron, le président quote-part

ARTICLE. Le tout-internet s’est enflammé ce week-end après le « défi » lancé par Emmanuel Macron aux deux poids lourds de Youtube, McFly et Carlito, sur fond de sensibilisation au respect des règles sanitaires. Entre coup marketing et stratégie électorale, Macron est définitivement le président quote-part.

/2021/02/Macron, McFly, Carlito, youtube

Le « Nouveau monde » a bien tué l’ancien. Le mécanisme est certes vieux comme Hérode et Macron avait du reste annoncé la couleur. Ajointer des bouts de sociologies branlantes à coup de drague lourde est la condition politique qui nous est imposée. Elle fait désormais norme. Macron n’a certes pas inventé les calculs électoraux au rabais, mais, comme dirait Brel : « y’a la manière ».

C’est ainsi que le Président a lancé vendredi dernier un défi à deux « influenceurs » français de la plateforme Youtube, McFly et Carlito, spécialisés dans l’humour décalé et les sketchs potaches. L’objectif : faire une vidéo-chanson pour faire la promotion des gestes barrières. Si cette vidéo atteint 10 millions de vues (postée dimanche, la vidéo est déjà à plus de 8,5 millions de vues…), les deux vidéastes seront invités à tourner une vidéo « concours d’anecdotes » avec Macron, à l’Élysée. La cible est parfaite : Carlito et McFly sont politiquement neutres (donc vierges, pour Macron), ils ont 6 millions d’abonnés, parlent au 15-30 ans, et ont déjà fait une vidéo caritative en avril 2020 pour les soignants en première ligne face au Covid.

« Imagine-t-on le général de Gaulle… » Non, bien sûr. Question de tempérament, d’héritages, de vision et de fidélités, bref, question d’hommes. Question d’époque aussi sans doute. Accordons à Emmanuel Macron qu’il est en partie obligé de jouer avec les armes du temps. Quel homme politique pourrait aujourd’hui, par exemple, se payer le luxe de boycotter Twitter ? Mais utiliser avantageusement un outil numérique n’empêche pas de conserver la distance et la retenue que requiert une certaine symbolique du pouvoir.

Face à un tel spectacle – auquel nous avons été habitués depuis la fête de la musique de juin 2018 -, on peut légitimement avoir la nostalgie de l’ancien monde, qui avait au moins pour lui d’avoir couvé des hommes d’Etat. Macron...

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