N’avez-vous jamais été surpris que l’on essaie de vous informer — aussi brièvement que possible — en vous communiquant un pourcentage à un, deux, ou trois chiffres via la presse écrite ou les médias télévisés ? Si l’on n’y prend garde, cela ne nous empêcherait-il pas de rechercher la signification réelle de ces chiffres ? Pour illustrer cela, je vous propose quatre exemples.

Premièrement : 95 % des candidats bacheliers de la cuvée 2021 ont obtenu le bac : ce fort taux de réussite peut-il obligatoirement indiquer que l’on a atteint l’excellence dans le domaine de l’éducation ? Ne sommes-nous pas là plutôt face à une dévalorisation de ce diplôme ? Une génération de jeunes déjà affectée depuis deux ans par la crise sanitaire et par l’enseignement à distance va-t-elle prendre le chemin de l’Université avec des capacités et des connaissances suffisantes ? Dans ce même domaine, les filières dites « techniques » n’ont toujours pas trouvé la valorisation souhaitable. Sans que cela soit directement lié, on vient d’apprendre que plus de 300 postes ouverts à certains concours de recrutement d’enseignants (cf: CAPES) sont en voie de ne pas être pourvus faute de candidats. Rappelons qu’en première année de métier — souvent affecté dans les établissements et zones difficiles — le nouveau professeur touche 1 350 euros par mois.

Deuxièmement : évoquons les 60 à 80 % d’abstention aux récentes élections départementales et régionales. Peuvent-ils nous rassurer sur la santé de notre démocratie ? Même dans les zones rurales renommées pour leur civisme, les électeurs ont déserté les urnes, dans certaines villes ou certains quartiers urbains le pourcentage de votants a parfois atteint à peine 20 % ; ainsi à l’issue du deuxième tour dans une triangulaire les élus rassemblant 40 % des votants représentent 8 % des inscrits !. Le nouveau découpage cantonal, où certaines communes d’anciens cantons votent dorénavant dans...