Bienveillance et humilité. Deux mots très banals qui désignent sans doute ce qui manque le plus à notre société, et plus particulièrement à notre monde politique, censé nous guider. Bienveillance et humilité ont disparu au profit de l’intolérance et de l'arrogance.

Sans doute la France, ce pays qu’on dit politique, est-elle portée au conflit. Mais les situations se sont exacerbées et les camps se sont rigidifiés ces dernières décennies ; au point que, affaissement du niveau culturel aidant, on argumente plus, on aboie, on exclut, on hitlérise. C’est une lente, mais continue, perte de démocratie qui s’est effectuée puisque le débat et le choc des idées ont disparu au profit de l’invective et de l’excommunication.

Les partis politiques ont une lourde part de responsabilité dans cette dégradation puisqu’ils s’y sont largement prêtés. Plus exactement non pas LES, mais DES partis politiques : ceux qui organisent et participent au pouvoir depuis quatre décennies. C’était la pente de la facilité : pourquoi débattre, pourquoi affronter l’argument de l’autre puisqu’il suffisait de le faire taire ?

La droite et la gauche, classement sur lequel il y aurait beaucoup à dire, ont pratiqué cet ostracisme vis-à-vis de ceux qui ne pensent pas comme eux. Leur histoire respective, faite de combats honorables, à gauche, la protection et le droit des humbles, à droite l’esprit d’entreprise et le goût du risque, ont laissé croire à ces deux familles politiques qu’elles étaient le sel de la terre et la vérité révélée. Tout leur était dû, circulez, il n’y a rien à voir.

Cette radicalité s’est accélérée et renforcée quand une certitude commune s’est installée dans les deux camps : « droite et gauche de gouvernement » ont considéré que le peuple était de trop ; la droite parce que le peuple ne comprenait rien à ses besoins économiques, la gauche parce qu’il ne...

Frédéric Zagli

Officier de police à la retraite

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Frédéric Zagli

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