Tu seras français mon frère

Si tu peux vivre dans ce merveilleux pays

En étant fier qu’il soit ta patrie

Et sans oublier pour autant tes origines

En défendre les valeurs sans courber l’échine,

Si tu peux te battre pour faire entendre le son

De ceux dont tu combats les opinions

Et sans jamais céder à l’appel du sang

Te dresser tel un phare contre tes opposants,

Si ta foi est dépourvue d’étendard

Si tu peux croire sans en faire un savoir

Et t’adresser à un Dieu quel qu’il soit

Sans obliger quiconque à penser comme toi

Si la Marseillaise fait résonner ton cœur,

Non sur le pas militaire de sa cadence,

Mais sur le souvenir des hommes d’honneur,

Qui ont donné leur sang pour que tu vives en France,

Si tu aimes l’Amour, le vin et tes amis,

La bonne chair, le foot, Audiard, Paris

L’Auvergne, le Moulin Rouge, le bon pain

La Corse, les Alpes et le métropolitain,

Si tu aimes flâner, paresser, bavarder, rire,

Débattre, penser, provoquer, séduire,

Danser, chanter, hurler, te saouler,

Et promettre de ne plus recommencer,

Si tu sais qu’en chaque femme que tu vois

Sommeille une lionne, une mère et une princesse

Et que chacune partage la commune richesse

D’être ton égal en cœur et en droits,

Si tu sais qu’il n’est de sacré que la vie

Que tu exècres la bêtise et les infamies,

Et les soi-disant prophètes travestis en tyrans

Chevauchant la Bible, le Talmud ou le Coran,

Si tu es fils de Montesquieu, Rousseau et Voltaire,

De Rostand, Sempé et Molière,

De Platini, Brassens et Wolinski

De Desproges, Coluche et Goscinny,

Si tu peux te moquer des autres et de toi

Si tu peux rire de tout, en tout temps

Et comprendre qu’une plaisanterie faite à tes dépens

N’est jamais...

Nicolas LARONDE-FOURNIER

Huissier de Justice