A Lille, la chapelle Saint-Joseph détruite pour la construction d’un campus étudiant
ARTICLE. Le tribunal administratif de Lille a débouté l’association Urgence Patrimoine qui demandait le classement de la chapelle Saint-Joseph parmi les monuments historiques pour éviter qu’elle ne soit démolie. L’édifice va être remplacé par un campus universitaire.
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« Je suis effondrée. C’était le combat de la solitude et nous l’avons perdu », nous confie Alexandra Sobczak. Depuis plusieurs mois, elle se battait avec son association Urgences Patrimoine pour empêcher la destruction de la chapelle Saint-Joseph située dans le quartier Vauban à Lille, et qui va être détruite pour laisser place à un campus universitaire. Construite en 1876, la chapelle a été vendue en 2019 par le collège privé catholique Saint-Paul à la prestigieuse école d'ingénieurs JUNIA (ex-YNCREA), encore aujourd’hui propriétaire de l'édifice. Le permis de démolir de l’édifice a été signé en mai 2019, et en novembre 2020, le ministère de la Culture a refusé de classer le bâtiment comme monument historique, seul recours pour que cette chapelle de la fin du XIXème siècle ne soit démolie.
Dernier acte de cette mise à mort, le tribunal administratif de Lille a débouté le 4 janvier dernier l'association qui contestait le fait que le ministère de la Culture n'avait pas classé l'édifice comme monument historique. « C’est une décision lourde de conséquences. Ce patrimoine religieux que l’on détruit en France révolte les catholiques, qui se sentent offensés. Cette chapelle va devenir la martyre des catholiques », prévient Alexandra Sobczak, qui insiste sur le fait que son association « avait réussi à prouver que la chapelle était en bon état, contrairement à ce qui était avancé par JUNIA, qui a fait preuve d’une mauvaise foi incroyable pour arriver à ses fins».
En lieu et place de la chapelle, l’école d’ingénieurs JUNIA souhaite installer des salles de cours. Ce projet permettra d'augmenter la capacité d'accueil du campus de 5000 à 8000 étudiants. Selon le ministère de la Culture, "renoncer à la démolition de la chapelle impliquerait donc de devoir abandonner un projet important pour le développement de l’enseignement supérieur, qui représente un investissement de 120 millions d’euros"....