cultureGeorges Bernanos

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ARTICLE. Si un homme et, également, un écrivain, sait me convaincre qu'il y a bien une civilisation française c'est assurément Georges Bernanos.

/2021/01/Georges Bernanos

Si un homme et, également, un écrivain, sait me convaincre qu'il y a bien une civilisation française (c'est-à-dire: ce mélange de culture et d'énergie capables par leur réunion étrange et multiséculaire, avec un ensemble de grâces, de grâce, d'élan et d'allant en soudaineté, d'imprévu, de lucidité et de brusqueries, d'offrir à la fois la force d' une tradition et d'une identité nationales et l'équivalent d' une franchise de l'esprit comme d' un passeport spirituel et moral, un guide complet qui permet d'aller vers ce qui touche à l'universel), c'est assurément Georges Bernanos. On pourrait en ajouter d'autres, bien sûr, mais c'est celui qui, probablement, me parle le plus sincèrement, me convainc aussi ou encore, avec le plus de précision, de déchirement et de courage !

Georges Bernanos s’inscrit, comme tout un chacun, entre deux dates. Celle de sa naissance, naturellement, située à Paris, le 20 février 1888 ; celle de sa mort, à Neuilly, le 5 juillet 1948. Mais sa vérité profonde est ailleurs : il n’a jamais déserté son enfance. On a tout dit de Bernanos : du bien, et parfois ou souvent et à coup sûr : bêtement, du mal ! Il y avait en lui, comme l’a signifié Roger Nimier, jeune hussard foudroyé : « un Grand d’Espagne. » Qui aimait la polémique, haute et vaillante, la foudre des mots, la foi et la bataille des idées franchement exprimées. Pourtant, rien d’un idéologue chez Bernanos : nul esprit « bobo ». Chez ce Parisien accidentel, rien de « l’intellectuel », non plus. Romancier de l’absolu, il fut un essayiste intransigeant. Et, peut-être bien aussi hélas pour lui : terriblement lucide.

Bernanos, Parisien accidentel ? Assurément. Sa mère venait, en effet, du Berry, son père de Lorraine. Et le gamin Bernanos passa son enfance en vieille terre d’Artois. En plus de ce profond et multiple enracinement provincial, il y a chez Bernanos quelque...

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