Quebec

Octobre 1970 : quand le Québec ratait sa révolution

ARTICLE. Il y a 50 ans, l’esprit décolonial incita à la création du Front de libération du Québec. Le climat qui régnait au Québec lorsque le FLQ commença à se faire connaitre lui permit de profiter d’un capital de sympathie auprès d’une certaine partie de la population québécoise. Mais le vent tourna rapidement après l’assassinat du ministre Laporte.

/2020/10/Sans titre (19)

Il y a 50 ans, l’esprit décolonial incita à la création du Front de libération du Québec. Le climat qui régnait au Québec lorsque le FLQ commença à se faire connaitre lui permit de profiter d’un capital de sympathie auprès d’une certaine partie de la population québécoise. Mais le vent tourna rapidement après l’assassinat du ministre Laporte.Il y a 50 ans, sur le sol qu’au Québec le général de Gaulle avait foulé au cours de sa visite durant laquelle il lança son célèbre « Vive le Québec libre » (1967), la crise d’octobre éclatait. Deux ans après Mai 68, l’esprit décolonial, qui régnait alors un peu partout sur le globe (Algérie, Cuba, etc.), jumelé aux conditions misérables de ceux qu’on appelait encore les Canadiens-Français, incita une trentaine de jeunes à prendre les armes pour former le Front de libération du Québec (FLQ). Le 5 octobre 1970, des membres du FLQ kidnappaient le diplomate britannique James Cross et, le 10 du même mois, le ministre québécois Pierre Laporte. Ce dernier étant retrouvé mort une semaine plus tard.

L’excellent documentaire Les Rose, qui raconte l’histoire de ces événements à travers le regard du jeune cinéaste Félix Rose, fils de la figure de proue du groupuscule révolutionnaire Paul Rose, sorte de Che Guevara du Nord, cartonne en ce moment au Québec et soulève à nouveau plusieurs questions.

En effet, dans la foulée du décès en 2013 de Paul Rose des suites d’un AVC, le coloré journaliste d’enquête Normand Lester écrivait dans une chronique : « En provoquant la crise d’octobre, Rose et son quarteron de complices ont servi les intérêts des gouvernements libéraux au pouvoir. Pierre Trudeau et Robert Bourassa ont su exploiter habilement les crimes de ces hurluberlus. En enlevant le ministre Laporte et le diplomate britannique Cross, ils donnent le prétexte au gouvernement fédéral...