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Aldebaran, ex-pépite de la French Tech, placée en liquidation judiciaire

ARTICLE. L’ex-pépite française de la robotique, la société Aldebaran Robotics, a été placée en liquidation judiciaire. La direction et les syndicats accusent le principal actionnaire du groupe, l’allemand United Robotics Group, d’avoir refusé de réinjecter de l’argent frais dans la société.

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François Hollande et le robot Nao, en 2013.Charles Platiau/AP/SIPA


Grosse déconvenue pour le monde de la French Tech. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé ce lundi la liquidation judiciaire de la société Aldebaran Robotics, l’ex-pépite et fabricant des célèbres robots humanoïdes Nao et Pepper créée en 2005 par Bruno Maisonnier. L’annonce a été faite au cours de l’audience du jour. La procédure de liquidation implique désormais une vente aux enchères des actifs de l’entreprise. Quant aux 106 salariés de l’entreprise, principalement des ingénieurs et techniciens spécialisés dans la robotique, ils seront licenciés. « Je suis consterné », a lancé Othman Meslouh, secrétaire adjoint du CSE. « Depuis deux à trois trimestres, les salariés savaient que ce serait inéluctable », a-t-il ajouté. Aldebaran avait été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire le 17 février. 

L’actionnaire principal du groupe, l’allemand United Robotics Group, filiale du fonds RAG-Stiftung, avait refusé de réinjecter de l’argent frais, selon la direction et les syndicats. Les élus de l’entreprise dénoncent le fonds allemand qui aurait utilisé sa R&D tout en gardant pour lui les bénéfices de la commercialisation de ses produits. Le groupe URG affirme quant à lui avoir demandé un business plan à la direction suite à l’échec du robot Plato, sans succès. Il était devenu l’unique actionnaire en août 2022 après avoir racheté le groupe à SoftBank, le fonds d'investissement japonais spécialisé dans la tech, pour un montant estimé à 100 millions d’euros. Différents industriels avaient tenté de reprendre en main la société. Les projets d’un Canadien et d’un Suisse avaient été minutieusement étudiés, mais n’ont finalement pas convaincu le tribunal de commerce de Paris.

Le robot Nao était notamment utilisé dans les établissements scolaires et les hôpitaux. Il mesure 58 cm, peut se déplacer, comprendre et parler. La société avait ensuite créé une famille de robots, dont...

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