Commerce en ligne

Faut-il imposer les entreprises du commerce en ligne ?

ARTICLE. Depuis l’instauration du deuxième confinement, de nombreuses voix se sont inquiétées de la détresse économique desdits « petits » commerces, dont la vulnérabilité face aux entreprises de vente en ligne ne fait aucun doute. Pour y répondre, certains députés réclament l’établissement d’un impôt d’exception.

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C’est l’article 37 du décret publié au Journal officiel le 29 octobre qui sonna le glas et limita, une fois encore, les activités des commerçants de proximité aux livraisons et retraits de commande sur le pas de porte. La pratique est communément appelée « click & collect » selon la nomenclature de la start-up nation. Si les débats sur la concurrence déloyale des « plus grands face aux plus petits » ont largement abreuvé l’espace médiatique la semaine dernière (pour aboutir à l’interdiction de la vente des produits « non essentiels » dans les grandes surfaces), les premières propositions de soutien aux commerçants émergent tout juste.

L’imposition comme réponse à tout

En effet, en ce mois de novembre, la discussion ne semble plus se porter sur une opposition à la mesure de l’exécutif, mais sur les soutiens économiques à accorder aux commerçants. Au cours de la séance de questions au gouvernement du mardi 3 novembre, le député Libertés et territoires Charles de Courson appelait ainsi à la création d’un « impôt exceptionnel sur les grandes entreprises du e-commerce ». Non sans ironie, Bruno Le Maire regrettait « l’ultrainterventionnisme » de cette proposition qui émane d’un parlementaire connu pour ses accointances libérales. Il rappelait surtout, dans sa réponse, les mesures déjà en place (fonds de solidarité, renouvellement des prêts garantis par l’État, etc.). Le ministre annonçait enfin que le gouvernement présenterait des solutions pour aider les commerçants à s’intégrer au marché digital.

Invitée de Laurence Ferrari dans la matinale de CNews le lendemain, Marine Le Pen s’est également montrée favorable à une imposition des entreprises d’achats numériques. Selon la présidente du Rassemblement national, il est « naturel, dans une nation solidaire », que les commerçants en ligne « aident ceux qui sont fermés administrativement ».

En réalité, les discussions qui entourent la fermeture des commerces de proximité mettent en exergue des maux français bien connus :...