A l’article de la mort
L’article 5 du traité de l’Atlantique Nord incarne bien l’OTAN, un attroupement au sein duquel on tente de satisfaire tout le monde, par le dénominateur commun le plus approprié qui soit ; c’est-à-dire lorsque l’équipe grossit et par là même lorsque les intérêts divergent naturellement, un dénominateur réduit à sa portion congrue.
Nombre d’auteurs connaissent bien le problème : certains parlent de livres, publications ou magazines, avant même de les avoir lus, en détail.
Il en est ainsi d’un paragraphe, l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, mâchouillé jusqu’à plus de salive telle une feuille de coca rassérénante et qui nous est servi comme la panacée qui permettra aux alliés de se porter secours en cas d’agression. Dupont est attaqué, le sang de Dupond ne fait qu’un tour. Sans discussion.
Mais quelle saveur réelle cette gourmandise nous procure-t-elle ? Car l’article est comme le verre, à moitié plein ou à moitié vide selon le caractère du buveur, mais indubitablement plein de vide.
Puisqu’apparemment la lecture de cet article est superficielle aux yeux de certains « initiés », je prends cependant le risque minime, pendant quelques poignées de secondes, de montrer sa tête au peuple du Front, même en bas de page, car elle en vaut la peine(1).
Premièrement, un peu de vocabulaire ne nuit pas. Cet article fait mention d’une attaque « armée », en « Amérique du Nord ou en Europe ». Doit-on alors considérer les menaces hybrides, telles que les cyber-attaques comme étant susceptibles de satisfaire à cet article ? A voir. Nous parlons ici des actes et de leurs moyens.
Quid d’une attaque sur un territoire outre-mer, c’est-à-dire hors Europe ? Nous sommes à présent face à une unité de lieux. Une subtilité au passage : une attaque contre la Turquie, pour l’instant non désirée au sein de l’Union européenne et membre de l’OTAN, c’est une attaque sur le territoire européen ? Petite parenthèse mais moi, à la place des Turcs, je me méfierais. Mais cela ne nous regarde presque pas. Néanmoins, l’affaire à ce stade présente déjà quelque complexité peu évoquée.
Deux unités, de fait et de lieux, nous sommes presque au théâtre.
Deuxièmement, et c’est là que le vaudeville...