C’est la zizanie au sein de l’eurocratie. À peine l’Eurovision était-il clôturé que cette grand-messe annuelle euro-mondialiste a déclenché son lot habituel de polémiques. Au milieu des strass, des paillettes, des démonstrations à l’esthétique tantôt progressiste tantôt satanique et des tensions politiques autour de la participante israélienne Eden Golan, un détail a provoqué la fureur de Bruxelles : l’interdiction du drapeau européen.

Ce lundi, le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a dénoncé, dans les colonnes de Politico une décision qui ne faisait qu’aider « les eurosceptiques et les ennemis de l’Europe », avant d’exiger des « explications et des éclaircissements » et jurant de ne « pas laisser passer ça ». Une panique d’autant plus intense que l’élection des députés du Parlement européen a lieu dans moins d’un mois. Durant la soirée de samedi, Margaritis Schinas s’indignait sur son compte X : « L’Eurovision est d’abord et avant tout une célébration de l’unité européenne, de la diversité et des talents de l’Europe. Le drapeau européen en est un symbole. À moins d’un mois des élections européennes, il ne devrait y avoir aucun obstacle, petit ou grand, à la célébration de ce qui unit les Européens. »

Excédé de ne pas pouvoir profiter de l’exposition de l’événement pour vendre le narratif de Bruxelles, celui qui est chargé du « mode de vie européen » a même fait part de sa volonté de vérifier si l’organisateur, à savoir l’Union européenne de radiodiffusion (UER), bénéficiait, ou non, de fonds de l’Union européenne.

L’interdiction de l’organisme présidé par la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte – peu suspecte d’un quelconque euroscepticisme, loin s’en faut –, ne visait pas spécifiquement le drapeau bleu étoilé, mais tous les drapeaux autres que ceux des nations participant au concours. Et ce afin de bannir tout message à caractère politique. Seule exception à cette règle, qui trahit...