Le défi qu’il s’est imposé risque-t-il de déboucher sur un échec ? Après son arrivée le 5 avril à Pékin pour une visite d’Etat de trois jours en Chine, Emmanuel Macron souhaite ardemment convaincre le président chinois Xi Jinping de « jouer un rôle majeur » pour « trouver un chemin de paix » dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine. Il en a profité pour rappeler que l'Europe ne doit pas se « séparer » de la Chine sur le plan économique. « Il ne faut pas nous désassocier, nous séparer de la Chine », a-t-il déclaré, mais « s'engager avec volontarisme pour continuer d'avoir une relation commerciale la Chine ». L’objectif est ainsi de montrer que l’Europe a des intérêts bien différents que les États-Unis, pour qui une guerre avec la Chine dans les années à venir semble inévitable.

Un remodelage de l'ordre international

Dans une étude récente consacrée au sujet, Marc Julienne, chercheur au sein de l’Institut français des relations internationales (Ifri), estime que « les tentatives de plusieurs dirigeants européens d’aller chercher à Pékin une solution à la guerre d’Ukraine sont non seulement illusoires, mais elles contribuent de surcroît à alimenter le discours de la Chine qui se présente comme un acteur pacifiste et constructif,...