Les passions se ravivent aujourd’hui autour de la mémoire coloniale. À l’heure du « décolonialisme », la France est sommée de se repentir de tous ses méfaits passés, jugés en fonction de la situation actuelle plutôt que dans le contexte de l’époque. La diabolisation de l’empire français succède ainsi à l’angélisme des anciens colonisateurs, qui étaient parfois sincèrement persuadés d’apporter la seule et unique civilisation à des peuples barbares. L’histoire, cependant, n’est là ni pour condamner ni pour tresser des lauriers ; elle a seulement pour tâche d’étudier, afin d’informer le jugement. Sans doute avons-nous besoin d’une cure d’objectivité et de nuance.