Alors que la grande réforme du monde universitaire adoptée en 2008 sous la pression de l’Union européenne devait garantir l’autonomie des établissements, on a au contraire assisté à une véritable mise au pas de l’enseignement supérieur. La dictature managériale sévit désormais chez nos chercheurs, soumis à une bureaucratisation tragique des esprits imposée par les cadres de l’État profond. Jamais la pression administrative n’a été aussi grande : dans cette nouvelle culture du chiffre et de l’évaluation permanente, ce sont les conseils et les commissions qui règnent sur la vie universitaire, obligeant les enseignants à bêler avec les moutons.