ANAGRAMME : n. f. du grec anagramma, renversement de lettres. Dans son journal de l’anagramme, l’écrivain Jacques Perry-Salkow, amoureux de la langue française, digne héritier de Georges Perec, nous propose de déconstruire les mots de l’actualité et de les reconstruire pour en révéler leur sens caché. Un exercice aussi difficile que jubilatoire.
S’il y a bien une activité sociale qui fut portée au pinacle dans l’histoire française, c’est la conversation. Chez nous, à partir du XVIIe siècle, elle désigne la qualité de tout homme bien né, capable de parler avec grâce, finesse et amabilité. En toute chose, le Français aime séduire. Ce qui paraît de prime abord superficiel est amené dans notre tradition nationale jusqu’à un point de perfection qui en fait un authentique patrimoine culturel. La langue n’est plus alors un vulgaire outil destiné à la communication, elle devient une manière d’être.
Comment définir le génie français ? Qu’est-ce qui donne à la France cette singularité grâce à laquelle sa culture ne peut être confondue avec aucune autre ? Peut-être le goût de l’incarnation, et ainsi l’amour des sens en tant qu’ils définissent concrètement le sens de ce que nous faisons. Même dans sa philosophie, sa peinture ou sa musique, notre pays n’a jamais renoncé aux plaisirs ni ne s’est laissé écraser par les concepts abstraits. Sa civilisation est d’abord un art de vivre.
L’histoire de France ne s’écrit pas qu’au masculin car notre passé national a aussi été façonné par d’innombrables femmes d’exception, dont le courage a illuminé le pays, avant qu’un voile d’ingratitude ne vienne, trop souvent, rejeter leur souvenir dans l’oubli. Ces quelques portraits tentent, à leur manière, de réparer les injustices de notre mémoire officielle.