Atomisation sociale : le rôle inattendu de l’université de Stanford
OPINION. A partir des années 1970, une certaine contre-culture et un besoin de liberté a été récupéré par le marché. Une nouvelle atomisation des individus fondée sur l’autodétermination culturelle du « j’achète donc je suis ». Dans cette évolution, l’université de Stanford a joué un rôle inattendu…
Parmi les évènements et les ajustements sociétaux qui provoquèrent l’atomisation sociale dans laquelle nous évoluons aujourd’hui, il en est un qui comme souvent, aller être conceptualisé dans un centre de recherche Américain, pour être rapidement mis en pratique dans tout le reste du monde, et devenir un des éléments majeurs dans l’avènement d’une nouvelle sorte de totalitarisme, le totalitarisme du marché. Cet ajustement concernait la manière de catégoriser les individus. Pour en comprendre l’impact et la teneur, il faut tout d’abord faire un saut dans le passé d’environ quatre décennies, et se replonger à l’époque de la création de la commission trilatérale, au début des années 70.
Comme le défini Olivier Boiral, professeur à l’université de Laval (Québec), « Initiée par David Rockefeller, la commission Trilatérale est un cénacle de l’élite politique, économique et intellectuelle internationale (…) un organe privé de concertation et d’orientation des pays de la triade, USA – Japon
– Europe, (…) une organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique, des dirigeants, des multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts, ou encore des universitaires ».
La création de cet organe supranational, intervint dans une période qualifiée par ses membres eux- mêmes de « crise de la démocratie » ou « excès de démocratie ». En effet, suite aux nombreux et puissants mouvements sociaux des années 60/70, et à une montée de la gauche, les élites des pays riches constatèrent que si elles voulaient prospérer de manière internationale et indépendamment de la loi des États, et tout en maintenant les populations hors des arènes politiques et décisionnelles, des choses devaient être mises en œuvre pour obtenir, je cite : « plus de modération dans la démocratie ». Parmi les sujets abordés, l’endoctrinement des jeunes les intéressait particulièrement.
On peut lire dans le rapport de...