vache « Salers »Cantal

La vache Salers n’est pas seulement un support publicitaire

OPINION. Fierté du Cantal, la vache « Salers » a été érigée en symbole de la région. Mais cet argument marketing ne saurait masquer une crise du secteur de la viande causé en partie par une perte de souveraineté agricole.

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Le département du Cantal est certainement l’un des seuls de France qui est symbolisé par une tête de vache ! Tellement emblématique que tous les documents touristiques sont systématiquement illustrés par des photographies de vaches « acajou » aux cornes si caractéristiques en forme de lyre. Ne reconnaît-on pas souvent les résidents cantaliens par l’autocollant collé sur leur véhicule, arborant un grand « 15 » surmonté d’une paire de cornes ? Ne trouve-t-on pas de multiples gadgets, anoraks et autres tee-shirts estampillés de la sorte ?

La vache « Salers » est devenue un support publicitaire et identitaire incontournable, qu’il faudra peut-être faire évoluer ou renouveler ; ce qui inciterait peut-être les acteurs économiques et les responsables politiques locaux à promouvoir un nouveau logo.

Un autre constat peut malheureusement nous interroger sur la pérennité de cette image de vache Salers. Les statistiques montrent que l’effectif de vaches d’origine Salers stagne voire s’étiole depuis quelques années face au développement d’autres races. Sans se vouloir anecdotique, évoquons la surprise des touristes de ne plus voir de troupeaux Salers dans les prairies environnantes lorsqu’ils viennent visiter la cité médiévale de Salers.

C’est à ce moment qu’il me paraît opportun de rappeler que la race Salers relève d’abord du domaine agricole. Pourtant, que de chemin parcouru depuis 1852, année cruciale lorsque Tyssandier D’Escous jetait les bases pour finaliser la race Salers ! Il est alors important d’identifier les raisons qui ne permettent pas de conforter cette race malgré son potentiel. Occulter le débat ne servirait à rien… Les tergiversations sur les orientations de la sélection génétique (lait ou viande ou mixte) expliquent certainement en partie cette situation : les éleveurs Salers disposent pourtant de nombreux organismes et lieux pour réfléchir, s’organiser et promouvoir dans le même sens et selon la même volonté : Herd-book, UPRA, Salers Evolution, Salers label rouge, les concours, les comices, etc.

Pourtant,...