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Les années Mitterrand : début du déclin français

OPINION. 40 ans après la première victoire présidentielle de François Mitterrand, vu par certains comme le dernier "grand président", il est, pour notre abonné, celui qui a amorcé le déclin de la gauche populaire et de la France.

/2021/05/MITTERAND

Nous avons une grande tradition de béatification niaise des hommes politiques défunts, chaque camp politique essayant pathétiquement d’affirmer qu’un personnage historique succéda un jour à de Gaulle. Il n’en fut rien, évidemment.

Nous voici dans la commémoration contestable des 40 ans qui nous séparent de l’arrivée au pouvoir de celui qu’on veut donc nous présenter comme un père historique de la nation française, ce qu’il ne fut pas non plus évidemment.

Voici ressorti ensemble, de la gauche atone, incapable de produire une idée, cet assemblage hétéroclite de personnages venant occuper les plateaux télé, tous prétendument dépositaires de la marque Mitterrand, chacun se disputant le statut d’ami le plus proche de ce grand machiavel de la politique. Mais surtout, essayant de récupérer l’aubaine de l’anniversaire pour essayer de se tailler vite fait un costume à taille présidentielle, pour 2022, au cas où.

Sil’homme eut un parcours politique extrêmement souple, allant d’un enracinement profond à ses débuts dans l’extrême droite maurassienne, au porte-parole opportuniste de l’union de la gauche, et même si je ne l’ai jamais aimé, reconnaissons qu’à défaut d’avoir une grande fidélité à une ligne politique claire, il avait un peu de panache, beaucoup de culture littéraire. Ce qui, au regard du jet-setteur à talonnettes que fut Sarkozy, et du banquier mondialiste qu’est Macron, peut expliquer un certain regain d’intérêt. Il avait de la superbe en incarnant la fonction, ce que ses successeurs n’eurent pas.

Mais de là à se féliciter du bilan de sa gouvernance, il y a un gouffre que je ne franchirai pas. Mitterrand fut, dans sa vie privée comme dans sa vie politique, le maitre absolu de l’art du double jeu, et ces deux mandats furent ceux de la politique du double jeu. Celui qui n’avait pas hésité à comparer l’exercice du pouvoir sous de gaulle...