opinionsEcriture Inclusive

« Mes bien cher∙ère∙s sœurs, frères et les autres »

Gilbert ROY

05/05/2021

OPINION. Alors que Jean-Michel Blanquer a annoncé vouloir interdire l'écriture inclusive à l’école, notre abonné critique avec sarcasme cette pratique, qui derrière un verni moral égalitaire, est en train de s’imposer de manière insidieuse et dogmatique.

« Mes bien cher∙ère∙s sœurs, frères et les autres »

Mes bien cher∙ère∙s sœurs, frères et les autres

Je profite de la tribune qui m’est offerte pour tenter d’amener à une conversion sincère vers l’écriture épicène — communément appelée écriture inclusive — la foule de genré∙e∙s qui semble être majoritaire sur cette plateforme.

Vous toustes, soucieux.ses de souveraineté, ne pouvez qu’être fier∙ère∙s de constater la supériorité de la langue française sur l’anglais qui ne peut promouvoir aussi ostensiblement l’inclusion des minorités dans son expression écrite. Car l’inclusion, pour faire son œuvre bienfaitrice, se doit d’être voyante et revendiquée par la dégradation du précédent langage, rance et nauséeusement paternaliste. Cette propriété, intrinsèque à la langue de Christine and the Queens, devrait suffire à convaincre nos ami∙e∙s anglo-saxon∙ne∙s de renoncer à leur dialecte rétrograde au profit de la langue progressiste de l’auteurice Virginie Despentes.

Notons toutefois les efforts louables faits aux États-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de nos ami∙e∙s et allié∙e∙s démocrates. Le pasteur méthodiste Emanuel Cleaver, représentant démocrate du 5eDistrict du Missouri, a ainsi conclu la prière d’ouverture du 117eCongrès, le 3 janvier dernier, par un remarquable « Amen and a-woman ». Les grincheux∙se∙s qui feraient remarquer que « men » dans Amen ne fait aucunement référence aux hommes, puisqu’il s’agit du mot hébreux  אָמֵן (ʾāmēn) signifiant « ainsi soit-il », ne feraient que vulgairement rabaisser la portée symbolique de ce magnifique message.

Le général de Gaulle lui-même fut le premier à faire usage d’un langage inclusif en commençant ses discours par « Françaises, Français » ! Il est important de le rappeler aux souverainistes qui s’en réclament. Bien sûr, des esprits sournois et de mauvaise foi pourront toujours faire remarquer que le général, qui avait donné le droit de vote aux femmes par une ordonnance datée du 21 avril 1944, souhaitait ainsi clairement marquer leur intégration pleine et entière dans...

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