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Nibe, que dalle, dégun

Le cri du cœur d’un de nos abonnés fustigeant amicalement l’absence de méridionaux dans les colonnes de notre revue et déplorant l’invisibilité des Occitans dans la société.

/2020/07/Carcassonne

Un peu à la manière des Césars cuvée 2020, dès la revue achetée, une de mes premières curiosités fut de savoir de quelle origine étaient les intervenants, tant pour les rédacteurs des textes que pour l’ensemble des instances de production.

Et, ce n’est pas sans une certaine jubilation que je trouvais une réponse selon mes attentes.

Premier numéro de la Revue Front populaire: «Souverainisme» juin 2020. Le constat est net: pas de trace d’un Méridional, pas un zeste d’Occitan, aucune présence de l’ome d’Oc.

Nibe, que dalle, dégun.

En tant que tel nous n’existons pas, et ce depuis longtemps, dans l’espace culturel, intellectuel, politique, "français".

On se souvient peut-être, quelquefois, de Charles Maurras, d’Alphonse Daudet, de Charles Pasqua, mais le plus souvent et dans les meilleurs des cas, Tartarin de Tarascon, Marius, les cigales, le pastis, les boules et des fromages de chèvre qui bêlent avec l’accent du Midi, un rugbyman aux intonations du terroir, un berger pyrénéen gardant son troupeau, servent de point de repères et de représentation de la culture et de la civilisation occitane.

Après tout, bien fait pour nous! Sommes-nous autres choses que cela, en fin de compte?

A l’heure où toutes sortes de communautés exogènes, explosives, éructantes, s’emparent du "roman national" pour tenter d’en réécrire ou d’en effacer sauvagement des pages et des chapitres, en un moment où l’on déboulonne les statues, où l’on sape de toutes manières les valeurs fondatrices (1) de la République française, en cette époque où l’on souille sans vergogne la mémoire de ceux qui donnèrent leur vie pour un idéal altruiste, la voix du Midi et de l’Occitanie sont particulièrement éteintes.

Pas une seule revendication, pas une seule alerte, pas un seul cri...ou presque.

Quand la statue de la République est attifée de mille drapeaux étrangers, où est le nôtre?...

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