À bientôt près d’un an de la dissolution, c’est un sujet explosif qui pourrait bien aboutir à terme à une censure du gouvernement, tant les oppositions sont marquées à son sujet. Ce mercredi 4 juin, la commission des Affaires économiques, présidée par Antoine Armand, éphémère ministre de l’Économie du gouvernement Barnier, examinait le projet de loi Gremillet. Un texte issu du Sénat et qui doit servir de socle au futur décret validant la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Il doit notamment statuer sur la relance du nucléaire en France. Mais cette dernière partie a été rejetée par les députés.

À la source du conflit, un amendement socialiste de Marie-Noëlle Battistel déposé par erreur, mais maintenu pourtant par le PS pour faire obstacle au texte. L’article en question proposait de supprimer la référence à la construction d’au moins 13 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires installées d’ici 2030. À savoir la suppression du volet nucléaire de la PPE, laquelle est censée aboutir d’ici 2050 à la construction de 6 nouveaux EPR dans un premier temps, puis 8 autres.

Du côté du PS, on justifie le blocage au nucléaire par une opposition à cette relance. « Nous ne sommes pas favorables à ces objectifs et donc, en cohérence, nous les avons supprimés », se justifie auprès de l’AFP le député PS Karim Benbrahim. En 2022, le parti à la rose, alors mené par Anne Hidalgo avait fait campagne pour la fin du nucléaire, avec un succès tout à fait relatif, ne récoltant que 1,75 % des suffrages exprimés. « Le PS fait un grand pas en arrière et retrouve son idéologie antinucléaire » s’agace Antoine Armand.

Un signal important

Mais le danger vient plus de la droite. Car le Rassemblement national a également voté en faveur de l’amendement et donc de la...