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Héritage mitterrandien : Macron ou Mélenchon ?
DEBAT. Vendredi, Macron était à Jarnac pour rendre hommage à François Mitterrand. Banale commémoration républicaine pour les uns, captation écœurante d’héritage pour les autres, dont Jean-Luc Mélenchon. Mais à bien y réfléchir, captation pour captation, qui des deux hommes est le plus mitterrandien ?
« La présence de Macron à Jarnac est écœurante », s’est écrié Jean-Luc Mélenchon dans une interview donnée vendredi au Nouvel Obs, pour le jour anniversaire (25 ans) du décès de François Mitterrand. Cette petite ville de Charente, située à 30 kilomètres à l’ouest d'Angoulême, est chaque année un lieu de pèlerinage où se pressent anciens et actuels « socialistes ». Passage obligé, rite symbolique, tout homme se référant à la gauche de Jaurès par sincérité – rarement - ou par calcul politique – la plupart du temps - se doit d’y faire acte de présence.
Mais de quelle gauche parle-t-on ? De quel héritage parle-t-on ? Quel est ce Mitterrand que vénère le leader de la France Insoumise et qu’Emmanuel Macron n’aurait pas le droit de s’approprier ?
Le François Mitterrand fantasmé par Jean Luc Mélenchon existe bel et bien. Tout du moins politiquement. Car ce que fut réellement l’homme, de par ses accointances avec le régime de Vichy et ses quelques revirements idéologiques, restera toujours un mystère partiel. Mais il serait injuste de nier les avancées sociales issues des premières années de son mandat. Entre 1981 et 1983, sous la houlette de Pierre Mauroy, alors premier ministre, elles furent nombreuses et d’importance: Augmentation du SMIC (les revenus moyens augmenteront de 5,2% dans la période), retraite à 60 ans, cinquième semaine de congés payés, les 39 heures, abolitions de la peine de mort, dévaluation du franc, Impôt sur les grande fortunes, décentralisations, nationalisations…
Des mesures novatrices ou radicales qui, bien que suivies d’une crise économique, ont laissé une empreinte durable sur l’économie et la vie des Français. Ce François Mitterrand, on comprend aisément que Jean Luc Mélenchon puisse s’en revendiquer. Oui, mais voilà, 1983 est passé par là, et les 12 années de règne de « tonton »...
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