Polémique autour du label « Haute Valeur Environnementale » accusé de marketing écologique
ARTICLE. Destiné à accompagner les exploitations agricoles dans la transition agricole, le label HVE (Haute valeur environnementale) bénéficiera, dès 2021, d’un crédit d’impôt de 76 millions d’euros. Des syndicats agricoles alertent sur « la tromperie » de cette certification publique
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Vous l’avez certainement déjà croisé ou acheté au supermarché sans peut-être même vous en rendre compte : un logo orange sur fond blanc avec un papillon entouré de vignes au-dessus du sigle : « HVE ». Largement soutenue par le gouvernement et gérée par un service du ministère de l’Agriculture -le Bureau de la Qualité de la DGPE (Direction générale de la performance économique et environnementale)-, la certification « Haute valeur environnementale » créée en 2008 lors du Grenelle de l’environnement est de plus en plus présente dans les rayons alimentaires français. Au 1er juillet 2020, plus de 8000 exploitations agricoles étaient certifiées HVE. « Soit une augmentation de 52,2 % en seulement six mois » d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture. Et l’ambition affichée est même de 50 000 exploitations certifiées en 2030 (sur 437 000 exploitations totales sur le territoire).
Mais cette labellisation ne fait pas l’unanimité. Le 2 décembre dernier, lors d’une conférence de presse, quatre organisations syndicale et associative – la Confédération paysanne, Agir pour l’environnement, le Synabio et la fédération France nature environnement qui a pourtant été l’un des instigateurs du label – ont pointé des dysfonctionnements concernant ce label. «Cette certification, créée lors du Grenelle de l’environnement et effective depuis 2011, avait, à l’origine, été conçue comme une marche vers le bio et non comme une certification des produits. Elle est aujourd’hui détournée de cette intention initiale» estime La Confédération paysanne. «Mobiliser des moyens budgétaires conséquents, introduire la HVE comme critère d’attribution d’une partie des aides PAC du premier pilier … Trop d’indicateurs montrent que le gouvernement veut faire de la HVE l’outil majeur de la transition agricole, ce qu’il n’est absolument pas ! », dénonce Nicolas Girod, porte-parole du syndicat agricole.
Ce qui révolte certaines associations, c’est que la certification HVE repose en partie sur un cahier des charges peu exigeant sur certains...