Face au communautarisme, le lien culturel comme socle de l’humanité
OPINION. La mondialisation, l’émergence du web et de la culture globalisée ont favorisé l’essor des idéologies communautaristes. Pourtant, c’est bien l’existence d’une culture commune au sein de chaque société qui fait le ciment de l’humanité.
Nos liens familiaux et du « clan » existent avant tout « par nature », par amour et par besoin d’appartenance et de protection. J’aimerais aborder la réalité des liens qui unissent l’humanité dans sa totalité, et philosopher un peu sur les dangers qui semblent ronger ces liens aujourd’hui.
Les liens entre ethnies et nations sont moins homogènes que ceux entre familles et clans, mais en règle générale ils sont également très forts : leur enracinement se trouve davantage dans la culture et la langue, une fierté d’appartenance, un mémoire collectif et un intérêt commun — ces racines varient en fonction de l’histoire et de la culture de l’ethnie ou la société d’appartenance. Puis, une forte influence liée à la nature humaine les oriente, et les menace également. Enfin, il y a le lien très puissant que constitue la religion, une référence à part.
Ces liens, à un niveau macroscopique, n’ont donc pas les mêmes origines que les liens familiaux ou ceux du clan local. Ainsi, des velléités économiques, de pouvoir et de suprématie « linéaire » sont à l’origine de deux guerres mondiales. L’histoire a fait face, car la nature humaine inclut aussi l’instinct de survie — et de paix. Malgré les atrocités, le monde veut encore croire qu’une conduite raisonnée de l’histoire peut triompher. C’était cependant sans compter sur plusieurs données occultées, ou jusque-là inconnues, à savoir le ressenti, la méprise des masses, l’apparent aveuglement de l’homme face à l’histoire, puis — données nouvelles — l’envahissement par l’information et l’accaparement de nos esprits.
Quand, à la fin du XXe siècle, le World Wide Web déferle sur le monde, l’homme ne mesure pas son importance. Des réseaux d’influence de tous genres pullulent, les médias classiques perdent du terrain et les GAFAM, « enfants » du web, dictent leur loi aux gouvernements. Gouverner, c’est sécuriser les liens entre les...