International
La Commission européenne compte bien dépecer la volaille française
ARTICLE. En révisant les normes de commercialisation des volailles de chair, la Commission européenne pourrait porter un coup dur aux éleveurs français. Avec la plus grande production de volailles fermières élevées en plein air ou en liberté, la France serait ainsi le pays européen le plus touché par cette évolution.
Le projet a de quoi inquiéter les éleveurs français. La Commission européenne prévoit de changer les règles concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles. Les cinq mentions portées jusqu’à présent à la connaissance des consommateurs pourraient ainsi devenir facultatives : « alimenté avec » ; « élevé à l’intérieur, système extensif » ; « sortant à l’extérieur » ; « fermier élevé en plein air » ; « fermier élevé en liberté ». Ce qui permet aux consommateurs de faire la distinction entre un mauvais et un bon poulet.
Autrement dit, tout opérateur européen (éleveur, abattoir) pourra utiliser n’importe quelle mention de mode d’élevage, sans aucun contrôle. À l’heure actuelle, les productions fermières élevées en plein air ou en liberté en France représentent plus 20 % de la production, avec les appellations d’origine protégée (AOC), Label rouge et bio, loin devant le deuxième pays, l’Italie, avec 7%. Avec la plus grande production de volailles alternatives, la France serait ainsi le pays européen le plus touché par cette évolution des étiquettes.
Le lobby agro-industriel allemand à l’initiative
Pour Daniel Laurent, sénateur LR, qui a interrogé le ministre de l’Agriculture à l’occasion d’une question écrite publiée dans le journal officiel du Sénat, « il est à craindre que la disparition de la liste fermée n'entraîne l'apparition de mentions incontrôlées défavorables pour les consommateurs et la disparition dans les cinq à dix ans des productions fermières élevées en plein air ou en liberté, qui représentent 17 % de la production française (appellation d'origine contrôlée, label rouge et bio) ». De son côté, l’interprofession française de la volaille de chair (Anvol) a dénoncé de « lourdes menaces » pesant sur la production de volailles fermières élevées en plein air.
Dans sa chronique, publiée dans Marianne, le journaliste et spécialiste des questions alimentaires Périco...
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