Le château de Bonaguil, vestige du crépuscule du Moyen-Âge
DÉCOUVERTE. Cet été, Front Populaire propose à ses lecteurs de partager un souvenir, un voyage, un morceau de France. Notre abonné nous fait découvrir ici le château de Bonaguil, véritable joyau médiéval du Lot-et-Garonne.
Lorsque, remontant la vallée du Lot, en provenance de Fumel et en direction de Cahors, je prends sur la gauche la route étroite qui me mène, à quelques kilomètres de là, à Bonaguil, je pense déjà à cet éblouissement que va provoquer en moi l’apparition du château, au détour d’un virage et au terme de cette petite route serpentant dans un val… Ce point d’apparition où l’on a envie de s’arrêter immédiatement pour s’octroyer une pause méditative en regardant les tourelles du castel de Béranger de Roquefeuil, en particulier à cette heure tardive de la fin de journée d’été, quand les murailles sont dorées par le soleil…
Car nous sommes ici sur les terres de ce baron réputé orgueilleux et colérique en son époque, à tel point qu’il s’est écrié, peu avant la construction de son château qui va débuter en 1480 : « Par Messire Jésus et tous les saints de son glorieux Paradis, j’élèverai un castel que ni mes vilains sujets ne pourront prendre, ni les Anglais s’ils ont l’audace d’y revenir, voire même les plus puissants soldats du Roi de France ! »
1480, un château fort au crépuscule du Moyen-Âge
C’est bien à ce moment, à la charnière de deux époques, que fut édifié ce monument, sur les vestiges d’une tour de guet datant du milieu du XIIIe siècle, au cœur de ce qui est devenu aujourd’hui le pays agenais, non loin du val Lémance, dans un paysage essentiellement forestier, bien que parsemé de clairières, de nombreux villages et de hameaux. Et avec ses remparts, ses fossés et ses courtines, l’architecture de cet édifice appartient bien encore à l’ère médiévale et n’a rien de commun avec ce que seront sous peu les châteaux « de plaisance » de la Renaissance.
Par la volonté d’un seul homme, Bonaguil semble être le symbole d’une...