Sinistres médias
CONTRIBUTION / OPINION. Obnubilés par les frasques du petit milieu médiatico-politique parisien, les journalistes ont oublié de donner la parole aux gens ordinaires.
Et si de temps en temps, les médias changeaient de logiciel ? Par exemple, au lieu de parler du petit monde parisien et de ses frasques, ils pourraient braquer les projecteurs sur les gens de la vie ordinaire. Vous savez, ceux qui n’ont pas besoin de prendre des doses de cocaïne, de faire des bras d’honneur à l’Assemblée nationale ou de déclarer, dans une logorrhée insupportable sur France inter, que la famille est un lieu de déperdition et de tristesse.
Ce serait toujours plus enrichissant de parler de Léon et de ses moutons, de Julie l’aide-soignante qui aide Madame Martin, 93 ans, à faire sa toilette dans la dignité ou de Dominique qui, au fin fond de la Bourgogne, sort son télescope pour montrer les anneaux de Saturne à des villageois heureux de découvrir l’espace.
Eh bien, non… À la place, on met sous les feux de la rampe les attitudes provocantes ou pitoyables de personnalités finalement creuses qui vont occuper l’espace médiatique jusqu’à saturation. Les médias adorent les os à ronger. Quand ils en tiennent un, ils ne le lâchent plus ! Mais le pire, c’est que ça plaît ! Vu des studios parisiens, il faut du spectacle, avec des humains qu’on descend en direct, car la déchéance, la bêtise et la vulgarité font vendre. Autrefois, on courait sur la place publique pour assister à la décapitation, aujourd’hui, on allume le téléviseur pour assister à la mort sociale et publique des uns et des autres. Les temps changent, les pratiques, dans le fond, restent les mêmes.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi l’on donne tant de place à la médiocrité. Tous ces gens qui font le buzz ne sont pourtant pas représentatifs du peuple français. Si encore ils avaient quelque chose de noble à défendre, mais non. Rien. C’est franchement vide. Et...