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Accord Nouvelle Zélande-UE : notre agriculture en danger

CONTRIBUTION / OPINION. Alors que les négociations entre l’Union européenne et l’Australie ont récemment échoué, l’accord de libre-échange entre les Vingt-Sept et la Nouvelle-Zélande signé en juillet dernier entrera bien en vigueur, malgré la menace qu’il constitue pour l’agriculture française.

/2023/10/Libre-echange-agriculture-NZ-UE


Bis repetita à la Commission européenne. Signé loin des regards le 9 juillet dernier, les eurodéputés ont passé ce mardi 24 octobre une nouvelle étape en votant en faveur du traité historique de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l'UE, dans l’indifférence générale des médias tournés vers le Proche-Orient, où se jouent des moments décisifs pour la stabilité mondiale.

Cet accord est effectivement historique à plusieurs égards. Pour les européistes, il fadrait s’en féliciter ! Celui-ci contient des « engagements sociaux et climatiques sans précédent », d’après la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Il est surtout historique tant il est à rebours du cours de l’Histoire.


Un système économique déjà à bout de souffle


C’est une large majorité d’eurodéputés qui a donné son accord en Commission INTA (Commission du commerce international) à ce nouveau traité de libre-échange. À 87 %, les hommes de Bruxelles ont voté, dans une bulle intemporelle qui ne se soucie ni de géopolitique ni même de politique tout court, un traité qui vient fragiliser encore plus l’agriculture européenne et française.

En voyant le jour, ce traité permettra à la Nouvelle-Zélande d’exporter vers le continent européen, sans taxe douanière, 10 000 tonnes de viande bovine, 15 000 tonnes de beurre et autant de lait en poudre, 25 000 tonnes de fromages ainsi que 38 000 tonnes de viande ovine. Ajouter à la liste l’exemption de douane illimitée pour des produits comme le vin, les pommes et autres productions déjà cultivées sur le continent.

Il y a quelques jours, les agriculteurs du Sud-Ouest vidaient des camions à la frontière espagnole, en dénonçant une concurrence déloyale intra-européenne. Mais le marché est impitoyable et le meilleur l’emporte. À ce jeu-là, les traités de libre-échange que sont le Mercosur-UE et le NZ-UE vont peut-être finalement mettre d’accord tous les producteurs européens....

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