Concurrence automobile chinoise : Berlin contre les intérêts français
ARTICLE. L’Allemagne entend bien profiter de l’impasse politique française pour prendre de l’influence à Bruxelles et bloquer une taxe européenne aux voitures électriques chinoises.
Pendant que la France a le regard tourné vers le palais Bourbon et Matignon, l’Allemagne avance ses pions à Bruxelles et empêcher une mesure européenne protectionniste pour les intérêts industriels français. Depuis le 4 juillet, en effet, l’Union européenne a mis en place une hausse conséquente des droits de douane sur des voitures électriques chinoises. Oscillant entre 17,4% pour le constructeur BYD et 38,1 % sur les voitures de SAIC (qui détient la marque MG), ces taxes, auxquelles s’ajoutent les 10% déjà en vigueur auparavant, ont été mises en place après une enquête européenne sur des subventions publiques massives contraires aux règles du commerce international, en faveur de son industrie automobile. En moyenne, ces nouvelles taxes s’élèvent à 21 %. Mais tous les producteurs de voitures électriques à batterie « en Chine qui n'ont pas coopéré à l'enquête [européenne] seraient soumis au droit résiduel suivant : 38,1 % », a indiqué la Commission européenne dans son communiqué de presse.
Mais pour l’heure, cette hausse des droits de douane n’est que provisoire. La Commission européenne a encore quatre mois pour entériner cette mesure pour une durée de cinq ans. Mais elle doit auparavant être validée par les États membres de l’Union européenne. Ceux-ci ont...