Jean-Luc Mélenchon et Donald Trump, même combat ? Si la question — provocatrice, certes — fera peut-être bondir des Insoumis, force est de constater que les deux hommes ont au moins un grand point commun : leur goût pour les vérités alternatives, celles qu'il leur suffit de déclamer pour qu’elles deviennent réalité. À propos de la construction par la société franco-italienne Telt (Tunnel Euralpin Lyon-Turin) du tunnel Lyon-Turin long de 57 kilomètres, le chef de LFI, invité de l’émission BFM Politique, a ainsi grincé  : « Les partisans du Lyon-Turin devraient changer de registre. Il y a déjà une voie ferrée et elle vient d’être modernisée ». Et de conclure : « améliorons là encore un peu, il faut y mettre plus de trains  ». Mais est-ce seulement possible ?

C’est devenu une sorte de rituel hebdomadaire. Ce samedi 17 juin, entre 3 000 et 5 000 opposants au projet du tunnel — accompagnés par les Soulèvements de la Terre, association dont le conseil des ministres pourrait annoncer la dissolution ce 21 juin — ont manifesté contre l’ouvrage. Des heurts ont par ailleurs éclaté en fin de journée entre manifestants et forces de l’ordre. Les organisateurs ont évoqué « une cinquantaine de blessés graves, 6 hospitalisations dont 2 pronostics fonctionnels engagés ». Pêle-mêle, les opposants à la future ligne dénoncent le coût du projet (estimé à environ 26 milliards d’euros), ses effets délétères sur l’eau drainée et l’artificialisation des sols, environ 1 000 hectares de terres agricoles. Et soulignent le manque d’intérêt d’un tel projet : un tunnel plus ancien existe ! Et il serait sous-exploité !

La ligne en question, c’est celle qui relie Dijon à Modane, et le tunnel, c’est celui qui traverse le Mont-Cenis. Force est de constater que le trafic y a en effet fortement baissé entre 1984 et 2021, passant de 8,1...