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La filière nucléaire face au défi de la main-d’œuvre

ARTICLE. Le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire a remis son estimation de la main-d’œuvre nécessaire pour accompagner le programme national de relance du nucléaire. Il va falloir massivement recruter. Mais est-ce réalisable ?

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Après les effets d’annonce et les objectifs ambitieux vient le temps des moyens alloués ou nécessaires pour y parvenir. Pour construire d’ici quatre ans les six EPR 2 annoncés par Emmanuel Macron lors de son discours de Belfort en 2022 — tout en ayant en tête les huit supplémentaires envisagés ensuite — la filière va devoir recruter et le faire massivement. C’est la conclusion du Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (Gifen), le syndicat professionnel national de la filière qui s’était vu confier en janvier 2023 par Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure — respectivement ministre de la Transition énergétique et ministre délégué chargé de l’Industrie — une étude afin d’évaluer les besoins du secteur.

Il y avait de quoi être inquiet. En août 2022, le patron d’EDF Jean-Bernard Lévy — remplacé depuis par Luc Rémond — confiait à l’assemblée présente lors des universités du Medef et devant le regard figé d’Agnès Pannier-Runacher : « pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Parce que l’on nous a dit que le parc nucléaire va décliner, “préparez-vous à fermer des centrales” ». Et il avait conclu, « Nous, avec la filière, nous n’avons pas embauché de gens pour construire douze centrales, nous en avons embauchés pour en fermer douze ». Signe d’une nouvelle époque, c’est bien de recrutement et de construction de nouvelles unités dont il est question désormais.

100 000 recrutements en dix ans !

Plus précisément, le Gifen en partenariat avec les organisations professionnelles sectorielles représentatives des métiers importants pour la filière aboutit à un besoin de 100 000 recrutements d’ici dix ans. En 2023, « le périmètre étudié (focalisé sur 20 principaux segments d’activité et sur 84 métiers) » représente un volume de travail inventorié « d’un peu plus de 125 000 emplois équivalents temps plein (ETP), dont environ 45 %...

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