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La France peut-elle encore entretenir son réseau routier ?

ARTICLE. En perte de vitesse dans les classements mondiaux, le réseau routier français a perdu son excellente image. Comme tant d’autres secteurs.

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GILE Michel/SIPA


C'est toujours la même petite musique : celle d’une France, un jour glorieuse, qui ne cesse depuis de dégringoler. Éducation nationale, sécurité, santé, énergie, souveraineté… Pas un mois ne passe sans que vienne se rappeler à notre souvenir cette triste évidence : la France est en voie de déclin. Il en va du goudron et du bitume comme du reste. Sacré "fleuron mondial" en 2012, en tête du classement du Forum économique mondial de Davos (eh oui…) sur la qualité des infrastructures routières en 2012, notre réseau routier occupe désormais la 18e place. Bien que ce classement ait des défauts — essentiellement celui d’être déclaratif, puisque se basant sur les observations de chaque pays supervisé — il permet d’établir une tendance. Et elle n’est pas bonne.

Au fond, c'est une question de sous. Les collectivités locales sont particulièrement concernées puisqu'elles gèrent environ 60 % du réseau. Elles rechignent à mettre la main à la poche, le montant des crédits d’entretien du réseau routier ayant nettement diminué entre 2000 et 2010, et la tendance s'est poursuivie par la suite. En 2013, les dépenses de fonctionnement et d’investissements représentaient environ 17 milliards d’euros, pour baisser jusqu’à 13,7 milliards en 2016. Elles ont légèrement remonté depuis : autour de 15,5 milliards d'euros en 2022. Toujours est-il que la baisse des crédits a une conséquence : moins d’entretien au long cours. À court terme, cela ne pose pas de grand problème, mises à part quelques fissures ça et là qui tendent à marquer le bitume de leur empreinte.


6 000 à 8 000 euros du kilomètre


Mais ce qui coûte un euro à entretenir au quotidien coûtera bien plus à réparer sans cet entretien. D’après Florence Fournier, chargée de communication pour le syndicat professionnel Routes de France, interrogée par Europe 1, « si vous ne mettez pas un...