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Pensée contemporaine, décadence ou crise de croissance ?

CONTRIBUTION / OPINION. Notre civilisation est-elle réellement sur la pente d’une décadence inéluctable ? Ou les dynamiques contemporaines à l’œuvre (wokisme, individualisme, nihilisme) ne sont-elles que les symptômes d’une crise passagère ? C’est l’idée que soutient notre contributeur, qui publie Pensée contemporaine, décadence ou crise de croissance ?.

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Notre société occidentale est souvent considérée comme décadente. Deux tiers des Français pensent que notre civilisation est en train de s’effondrer. Au sortir de la Première Guerre mondiale, Paul Valéry nous avait prévenu : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » De nombreux auteurs, tels que Nietzsche, Spengler, Toynbee, Cioran et plus récemment Houellebecq ou Onfray, ont écrit sur ce sujet.

Mais plutôt que décadence, ne pourrait-on pas voir ce déclin comme une crise d’adolescence ? Les traits de notre civilisation, comme le nihilisme ou l’égocentrisme, identifiés par ces auteurs, ne sont-ils pas ceux d’un adolescent ? La question de la survie de notre civilisation ne serait plus alors celle d’un impossible retour en arrière, comme les réactionnaires ou les conservateurs le pensent, mais celle d’un passage à l’âge adulte, celui de la maturité.

Deux scénarios de décadence de la société occidentale ont été identifiés à la fin du XXe siècle. Fukuyama prédit un futur où la démocratie libérale devient universelle. Si cette vision ne semble pas se réaliser, on pressent que le capitalisme pourrait évoluer vers un état où la démocratie devient technique, menant à une dystopie semblable à celle décrite par Orwell dans « 1984 ». Des régimes peu démocratiques comme ceux de la Chine, semblent particulièrement efficaces dans le capitalisme mondial actuel. Huntington, en revanche, prévoit de nombreux conflits civilisationnels. Il divise le monde en huit grandes civilisations et affirme que leurs différences conduiront à des affrontements. L’Occident, affaibli par l’absence de repères religieux et identitaires, pourrait disparaître face à d’autres civilisations plus fortes. Dans les deux cas, notre civilisation occidentale serait en fin de vie et disparaîtrait.

Mais une troisième voie, consistant à considérer notre crise actuelle comme une crise d’adolescence, ne serait-elle pas possible ? La survie de notre civilisation consisterait alors en un passage à l’âge adulte....

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