L’arrivée de Shein au BHV provoque la fuite de plusieurs enseignes
ARTICLE. L’arrivée du géant chinois au Bazar de l'Hôtel de Ville à Paris provoque une vague de départs d’enseignes. Sur fond d’impayés, les marques françaises se rebiffent contre une concurrence qu’elles estiment déloyale et immorale.
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Le partenariat annoncé la semaine prochaine entre le BHV, propriété de la Société des grands magasins (SGM), et le géant chinois Shein, qui prévoit l’ouverture de six magasins physiques permanents, ne cesse de créer des remous au sein de l’enseigne française. Attaquée de toute part, aussi bien par des députés que par ses prestataires et propres clients, l’entreprise dirigée par Frédéric Merlin — qui possède également plusieurs Galeries Lafayette en France — vient de se voir infliger la fin des négociations unilatéralement décidée par La Caisse des dépôts (Banque des Territoires). Une aide pourtant indispensable à l’opération de rachat des murs du BHV situé dans le Marais à Paris, et évalué à 300 millions d’euros. L’annonce de l’arrivée de Shein dans l’enseigne aurait constitué « une rupture de confiance entre les deux parties », estime la Caisse des dépôts.
De son côté, la SGM se défend. Au Figaro, elle explique que « ce partenariat [avec Shein] est vertueux sur le plan du commerce » et comporte des « avancées notamment écologiques ». Pas de quoi réconforter les nombreuses marques exposées dans les locaux du BHV. Au site Big média, Yann Rivoallan, président de la Fédération du Prêt-à-porter féminin, rappelle les griefs du milieu à l’encontre de la marque de fast fashion chinoise. « Shein représente sans doute l’un des pires modèles éthiques, moraux et écologiques de notre époque : exploitation systémique des travailleurs, production massive de vêtements en polyester alimentant la surconsommation destructrice de l’environnement, pratiques commerciales trompeuses, utilisation abusive des données personnelles des clients… »
Le constat est cruel : « Cette entreprise [le BHV] tient aussi financièrement en otage une partie du tissu de la mode tricolore, tout en s’associant à un fossoyeur de marques » explique-t-il, taxant l’accord qui prévoit l’ouverture des six magasins physiques permanents de « ...