En 2018, 9,3 millions de personnes ont des revenus inférieurs à 1063 euros par mois, le seuil de pauvreté (ndlr : fixé par convention à hauteur de 60% du niveau de vie médian, à savoir 1771 euros). Ils étaient 8,9 millions en 2017, soit 400 000 personnes supplémentaires sous le seuil. Voilà qui fait passer le taux de pauvreté en France métropolitaine de 14,1% à 14,8%, sur la même période. A noter que les 10% de la population les plus pauvres vivent avec moins de 934 euros par mois. Les chiffres de l’Insee sont formels : le niveau de vie des 10% les plus pauvres a diminué de 2,9% en dix ans. « La baisse des allocations logement induite par la réforme de la réduction du loyer de solidarité explique une part importante de la baisse du revenu des ménages modestes et de la hausse du taux de pauvreté. Cette baisse ampute les niveaux de vie tels qu’ils sont normalement mesurés, même si elle a été compensée dans le parc social par des baisses correspondantes des loyers, donc des dépenses des ménages concernés », précisent Fabien Delmas et Jorick Guillaneuf.

Même dynamique, mais inversée (évidemment), pour les plus riches. Le niveau de vie des 10% les plus aisés augmente de 0,6% en un an, mais celui des 5% les plus riches augmente encore plus nettement avec +1,2% par an. Avec 3261 euros par mois, les plus riches vivent avec 3,5 fois le revenu des 10% les plus pauvres. « Ils bénéficient de la progression des revenus du patrimoine, liée à la forte hausse des dividendes dans un contexte de fiscalité plus incitative à leur distribution plutôt qu’à leur capitalisation et d’une hausse des revenus d’activité », précisent les deux rapporteurs de l’étude.

Paradoxalement, le niveau de vie médian des Français augmente, avec une très lente...