Il y a un peu plus de deux ans, la Russie pénétrait le territoire ukrainien, plongeant l’Europe dans la précarité énergétique. Il fallait se passer du gaz russe, avait décidé Bruxelles. Dès lors, le cours du gaz, qui avait déjà anticipé des tensions fin 2021, s’envolait. Et avec lui, le prix de l’électricité, dont le coût est indexé de facto sur cette énergie. Deux ans après, où en est-on ? Pas très loin. Ce lundi 4 novembre, le médiateur national de l’énergie vient de délivrer sa 18e édition du baromètre énergie. Le constat est toujours aussi préoccupant : plus d’un Français sur trois interrogé déclare avoir souffert du froid en 2024.

C’est deux fois plus qu’en 2020. Les personnes concernées invoquent en priorité la limitation de leurs finances, puis dans un second temps, la mauvaise isolation de leur logement. La part des foyers déclarant avoir restreint le chauffage pour ne pas avoir de factures trop élevées est considérable : trois sur quatre. Entre 2015 et 2019, ils n’étaient que 35 % à tenir cette position. Les difficultés de paiement des factures étaient alors moindres, et concernaient moins de 10 % des foyers. Elle est passée à 28 % en 2024 après un pic l’année dernière à 31 %.

Contraints financièrement, les Français ont répondu favorablement aux appels gouvernementaux à la « sobriété », entre 2022 et 2023. Mais la marge de progression semble se réduire. 40 % des ménages disent avoir adapté leurs comportements pour réduire leur consommation d’énergie lors de l’hiver 2023 et 45 % estiment avoir déjà fait le maximum possible. Mais il reste toujours près d’un foyer sur trois qui envisage une nouvelle baisse de sa consommation énergétique en cette fin d’année 2024.

Progression de la pauvreté

Pour obtenir ces résultats, le médiateur national de l’énergie s’est basé sur une enquête réalisée...