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Nouvelle-Calédonie : le cours du nickel dégringole, et avec lui l'économie de l'archipel

ARTICLE. L’usine Koniambo Nickel SAS, dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, a fermé ses portes ce samedi 31 août. Le nickel est en crise, plongeant dans sa course une partie de l’économie de l’archipel, pour ne rien arranger à la crise politique qui dure depuis déjà des mois.

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AUDET VINCENT/SIPA


En ces temps de transitions énergétique et écologique, on pourrait penser que la Nouvelle-Calédonie, assise sur un gisement de richesse minérale sans équivalent – elle dispose sur son sol entre 20 et 30 % des réserves mondiales de nickel –, aurait des atouts de poids dans sa manche. Mais il n’en est rien. Le cours de ce minerai connaît des soubresauts qui rendent son avenir incertain. À tel point que ce samedi 31 août, « l’usine du Nord », la Koniambo Nickel SAS, a fermé ses portes. Son actionnaire majoritaire à 49 %, Glencore en a décidé ainsi. L’entreprise anglo-suisse spécialisée dans l’extraction minière et son exploitation se plaignait du manque de rentabilité du site, qui n’a pas enregistré d'exercice positif depuis 2013.

Le montant cumulé des dettes de l’usine s’élève à 13 milliards d’euros et le site ne tourne pas à plein régime. En février, une échéance avait été fixée par l'entreprise anglo-suisse Glencore, qui donnait alors aux différents acteurs publics et privés six mois pour trouver un repreneur, mais sans succès. Si les négociations sont toujours en cours pour assurer la continuité du site avec un autre actionnaire, une partie du mal sera fait. Il faudra plusieurs semaines pour éteindre les fours électriques qui fonctionnent à une température proche de 1600 °C. La chute de la température devrait signer l’arrêt de mort de la structure et de ses briques réfractaires. Il faudra donc plusieurs années pour ressusciter l’activité mécanique et métallurgique du site.

La nouvelle tombe mal pour la province nord, dont l’usine était le cœur battant et qui s’apprête à perdre 1200 emplois directs, et 2000 en y ajoutant les sous-traitants. Elle met également à mal la « doctrine Nickel » élaborée par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) depuis que les accords de Nouméa signés en 1998...

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