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Voiture électrique : le mondialiste Carlos Tavares s'attaque à l’Union Européenne

ARTICLE. Le patron de Stellantis dénonce dans un entretien accordé au Figaro le virage du tout voiture électrique entamé par l’Union européenne. Mais Carlos Tavares semble aussi être guidé par des intérêts qui sentent bon le « monde d’avant », celui de la mondialisation (pas si) heureuse.

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D’un côté,  il y a de quoi se réjouir, ou tout du moins il y a matière à réfléchir quand on entend Carlos Tavares dénoncer le tout électrique à marche forcée voulu par l’Union européenne. De l’autre côté, il y a de quoi s’agacer quand on entend le patron de Stellantis faire l’éloge d'une vieille marotte du grand patronat : le sans-frontiérisme économique, l'importation de main-d'œuvre à moindre coût ; dans le même temps, Tavares est d’une parfaite ingratitude vis-à-vis de l’État français, qui a pourtant contribué à sauver son entreprise dans l'histoire récente. Deux sentiments contradictoires se confrontent à la lecture de cet entretien accordé par le Portugais (ex-PSA) au Figaro.

La décision prise par Bruxelles d’interdire la production de voitures à moteur thermique — hors exceptions – dès 2035 ne passe pas chez l’industriel. Tout comme ne passe pas la demande du gouvernement français de relocalisation de la production de Stellantis. L’amplitude du changement exigé aux constructeurs est considéré comme « brutale » par Tavares, qui dénonce le manque actuel d’optimisation des voitures électriques à la « technologie [qui] n’est pas aboutie ». Une « réalité que tous les décideurs n’ont pas eu l’opportunité de voir », tacle-t-il ensuite. Il considère que cette décision ouvre un boulevard aux constructeurs chinois qui « ont pris de l’avance » et à qui l’Europe a même « déroulé le tapis rouge ».

« On demande à des champions de basket de se mettre au saut à la perche », poursuit-il, rappelant que « la structure de coûts du monde occidental est parfaitement inadaptée pour se mesurer avec celles des constructeurs chinois ». Ainsi, « ils arrivent en Europe avec des coûts inférieurs de 20 % à 25 % aux nôtres » et peuvent de ce fait « mettre tout le monde...

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