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L’interdiction des moteurs thermiques en 2035 bientôt remise en cause ?

ARTICLE. La fin des constructions de moteurs thermiques en 2035 est de plus en plus contestée en Europe, sur fond de crise du secteur automobile. Si elle ne fait pas partie des partisans de la fin de l'interdiction, la France est toutefois prête à négocier et a envoyé ses conditions à Bruxelles.

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SICCOLI PATRICK/SIPA


Lorsqu’il sera temps de faire le classement, le « top » des décisions de nos dirigeants les plus aberrantes (pour ne pas dire suicidaires) de la décennie 2020, l’interdiction des constructions de moteurs thermiques en 2035 devrait y figurer en (très) bonne place. Bien qu’elle n’en soit pas le seul moteur, cette décision de l’Union européenne prise en 2023 a eu pour conséquence de plonger l’industrie automobile européenne dans une crise sans précédent, tout en offrant un marché gigantesque aux constructeurs chinois – largement en avance sur la technologie électrique, qu’il s’agisse des voitures ou des batteries.

L’UE avait toutefois prévu une clause de revoyure du dispositif en 2026. Avancée en 2025 par Ursula von der Leyen, devant l’insistance d’une Allemagne faisant face à sa plus grave crise industrielle depuis la réunification, elle donne en ce moment lieu à de nombreuses tractations plus ou moins officielles. Ce mercredi 10 décembre, Les Échos ont dévoilé la lettre envoyée à Bruxelles par Roland Lescure, Monique Barbut, Philippe Tabarot, Sébastien Martin et Benjamin Haddad, respectivement ministres français de l’Économie, de la Transition écologique, des Transports, de l’Industrie et de l’Europe.

Si l’Allemagne pousse pour revenir sur cette réglementation, à la demande de son industrie automobile, la France fait partie des pays qui n’envisagent pas de remise en cause brutale. Tout du moins pas sans concessions. À ce titre, Paris milite pour que « face à la concurrence chinoise », une « préférence européenne » devenue « vitale » soit introduite. « Nous soutenons l’introduction de flexibilités ciblées, notamment en matière de neutralité technologique », écrivent les ministres, « dès lors qu’elles s’accompagnent et sont conditionnées à des mécanismes clairs d’incitations réglementaires à la production en Europe favorable aux emplois industriels ». La préférence européenne pourrait prendre la forme d’un « bonus » CO2.


Un impératif tellement prévisible...

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