À Gauche, l’Espagne se déchire sur la question des transgenres
ARTICLE. Le parlement espagnol vient d’adopter la loi pour les droits des personnes transgenres qui autorise le changement de genre dès 12 ans. Réclamée par l’extrême gauche espagnole, cette loi était loin de faire consensus à gauche.
Après le Danemark en 2014, ou bien la Suisse depuis le mois de janvier 2022, les personnes souhaitant changer administrativement de genre verront bientôt les procédures simplifiées en Espagne. Ce jeudi 22 décembre, le parlement espagnol a adopté à 188 voix pour et 150 voix contre la « loi trans LGBT », voulue par le parti d’extrême gauche Podemos et portée par le ministère de l’Égalité depuis sa présentation en Conseil des ministres en juin 2021.
Une fois le texte adopté par le Sénat, les Espagnols pourront entamer une démarche administrative simple, qui leur permettra au bout d’un délai de trois mois de changer officiellement leur identité de genre, sans justification demandée. Une simplification de taille, car à l’heure actuelle, le processus de changement de genre exige les preuves matérielles d’un traitement hormonal long de deux ans d’un diagnostic de dysphorie de genre et des rapports médicaux.
Cette loi encadre également le changement d’identité de genre des mineurs. Le changement pourra être librement effectué à partir de 16. Entre 14 et 16 ans, le mineur devra être assisté par ses tuteurs et à partir de 12 ans, l’enfant sera entendu par une juridiction spécifique qui l’accompagnera. Ce point n’est pas nouveau, il s’agit d’un prolongement des lois organiques adoptées en 2015. Y étaient notamment stipulé que « la prise en compte de l’effet irréversible du passage du temps dans [le] développement [du mineur], oblige à ne pas retarder les mesures qui peuvent éviter de graves dommages à la formation de [sa] personnalité ».
La loi « loi trans LGBT » espagnole propose également l’interdiction des thérapies de conversion avec des amendes pouvant atteindre jusqu’à 150 000 euros et la légalisation de la filiation pour les couples lesbiens non mariés. Elle vise aussi à proposer des contenus éducatifs sur la « diversité affective sexuelle »...