Aides européennes aux agriculteurs : la France lésée ?
ARTICLE. La Commission européenne veut ajouter 430 millions d’euros d’aides aux agriculteurs de l’Union en difficulté face à la conjoncture économique et aux conditions climatiques. Même si elle n’est pas la plus à plaindre, la France est peu aidée au regard de ce qu’elle produit.
Après l’augmentation des coûts d’intrants en lien avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce sont les catastrophes climatiques qui menacent les agriculteurs européens. Raison pour laquelle la Commission européenne a décidé de sortir le chéquier avec un nouveau programme d'aide de 330 millions d'euros pour 22 États membres. À quoi s’ajoute une enveloppe de 100 millions d'euros, approuvée par les États membres, à destination des agriculteurs bulgares, hongrois, polonais, roumains et slovaques, soumis à des problèmes logistiques et aux importations massives de certains produits agroalimentaires en provenance d'Ukraine.
En plus de cette aide de 330 millions d'euros prélevée sur le budget de la politique agricole commune (PAC), chaque pays serait autorisé par l’Union européenne — grand seigneur ! — à ajouter un complément avec des fonds nationaux, à condition que celui-ci ne dépasse pas 200 %.
La répartition de ces aides a de quoi surprendre, au regard de la production de chaque pays. La France, qui produit 18,5% de la valeur agricole de l’Union, d’après les données Eurostat de 2019, devrait recevoir 16% (53,1 millions) des 330 millions d’euros. L’Allemagne et les Pays-Bas aussi se retrouvent un peu lésés. La...