Depuis l’arrêt de deux réacteurs nucléaires, la Belgique émet plus de CO2
ARTICLE. L’arrêt dogmatique des réacteurs nucléaires en Belgique, comme en Allemagne, a un coût écologique significatif pour le climat. Une évidence pour tous, sauf pour les antinucléaires.
Dans la famille du « qui aurait pu prédire l’évidence », la Belgique tout comme l’Allemagne occupent une place de choix : qui aurait pu prédire que les arrêts de deux réacteurs nucléaires pour l’un et des cinq derniers réacteurs en activité pour l’autre aboutiraient à une hausse des émissions de CO2 du mix énergétique des deux pays ? Les partisans du « tout sauf le nucléaire » peuvent faire mine de s’étonner — ou plutôt en l’occurrence, de ranger la poussière sous le tapis pour ne surtout pas avoir à réagir — mais ils sont bien les seuls à être surpris. S’il est encore trop tôt pour mesurer les effets d’une telle décision en Allemagne, les premières estimations sont tombées pour la Belgique : sur les six premiers mois de 2023, la production électrique belge a émis 13 % de CO2 de plus qu’en 2022 à la même période.
Une étude de l’université de Gand (UGent) a analysé les conséquences des fermetures des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 en janvier2023. En perdant 2 gigawatts de capacité nucléaire, notre voisin a renforcé son recours aux centrales thermiques à gaz pour compenser. Ainsi, de 148 grammes de CO2 par kilowattheure (kWh) les émissions du mix électrique belge sont passées à 168 g/kWh. À titre de comparaison, au pire de l’hiver 2023, fin janvier, la France n’a émis que 100 g/kWh… mais il s’agissait là d’un pic temporaire et non d’une moyenne, qui elle s’évaluait à 76 g/kWh d’après le site Electricity Map. Quant à l’Allemagne, elle est hors compétition, dépassant systématiquement les 300 g/kWh moyens ce premier semestre 2023.
« Le but, c’est 100 % de renouvelable »
En ce qui concerne la Belgique, la suite de l’histoire a de quoi inquiéter. Le gestionnaire de de transport d’électricité belge Elia estime dans un rapport que «...