Éducation nationale : climat de peur dans la classe
CONTRIBUTION / OPINION. Le débat sur le climat est devenu un terrain miné, où la moindre nuance est perçue comme de la complicité avec le déni. Même à l'école, lieu de diffusion des savoirs fondamentaux, mais aussi de l'esprit critique, les discours alarmistes sur le climat semblent devenus un dogme.
Toute époque génère ses thématiques radioactives. Généralement, quand celles-ci deviennent le point de convergence d’enjeux si fondamentaux qu’elles pourraient déboucher sur une remise en cause de tout un système, elles ne peuvent plus être posées sereinement et rationnellement.
Le climat est devenu depuis une vingtaine d’années l’un de ces thèmes où le débat lorsqu’il est encore possible — car les médias subventionnés refusent désormais d’inviter ceux qui critiquent la vulgate — produit presque toujours des réactions hystériques.
L’école républicaine étant de moins de moins une forteresse coupée des bruits du monde, elle n’échappe pas à cette atmosphère de guerre civile autour du « sauvons le climat ». Pourtant, nous allons le voir, le discours officiel de l’Éducation nationale est plus ambigu qu’on pourrait le penser, questionnant par là même l’origine des représentations désormais consensuelles sur le réchauffement climatique.
Pour comprendre de quelle manière les esprits de nos élèves sont climatiquement formatés, il faut ici commencer par rappeler brièvement les étapes de la construction d’une véritable mythologie où la science fait figure, le plus souvent, de paravent.
En effet, ce sujet devenu le grand « agrégateur » des questions environnementales, pour reprendre les termes du climato-réaliste Benoît Rittaud, est abordé dès l’école maternelle par des activités de sensibilisation. Les professeurs des écoles ont ensuite tout le loisir d’imaginer des séquences pédagogiques pour les têtes blondes du cours préparatoire au CM2 afin d’essayer de leur faire comprendre, sans réel outil scientifique, la menace qui plane sur l’humanité. Au collège puis au lycée, les professeurs de sciences physiques, de sciences de la vie et de la Terre, d’histoire géographie, de sciences économiques, mais également de langues vivantes, parachèvent l’initiation débutée dès l’âge de trois en apportant quelques maigres éléments conceptuels. Le rouleau compresseur est tel que le sujet est écrasé à l’extrême, toute rugosité — entendons-là...