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Désavoué en France, Emmanuel Macron tente d’imposer sa vision à l’UE

ARTICLE. Emmanuel Macron estime que la priorité est désormais à donner aux réformes européennes. Désavoué politiquement France, le chef de l'État voit dans l'Europe une porte de sortie… et l'occasion de dispenser son catéchisme au nom de la « souveraineté européenne ».

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Joerg Carstensen/AP/SIPA


On savait déjà à quoi s'attendre concernant le futur poste que s'imaginait Emmanuel Macron après deux mandats consécutifs à présidence de la République française : peut-être une nouvelle carrière dans les alcôves de Bruxelles. Mais il était difficile d'anticiper que ce rapprochement aurait lieu pendant  son mandat. C’est pourtant ce qui semble se dessiner. Ce mercredi 2 octobre à Berlin, le chef de l’État a expliqué que dorénavant, « la première priorité » se trouvait à « l’échelle européenne ». Un camouflet déguisé pour la France reléguée au second rang, celui de province administrée, par son propre représentant, une nouvelle fois formulée à l’étranger. Une habitude macronienne.

Invité par le Berlin Global Dialogue à s’exprimer devant un parterre de chefs d’entreprises, et ce pendant un peu plus d’une heure, sur le « rôle de l’Europe dans un avenir multipolaire », Emmanuel Macron a exprimé ses craintes vis-à-vis de l’Union européenne. « La question c’est celle du modèle que l’on veut : veut-on être des consommateurs ou des producteurs ? » s’est-il demandé, craignant que l’UE ne soit définitivement dépassée par les États-Unis et la Chine. D'après lui, si rien n’est fait contre « au cours des deux ou trois ans à venir, nous serons en dehors du marché ».

Si nos concurrents sont dans le collimateur du président, c’est qu’ils ne joueraient pas le jeu de la concurrence équitable. Un jeu dont il apparaît parfois que seule l’Europe tienne à en respecter scrupuleusement les règles, quitte à se saborder. Alors s’il s’agit de rétablir une concurrence équitable entre les trois blocs, le protectionnisme reste cependant un mot grossier. Emmanuel Macron s’en défend : il n'y aura pas de protectionnisme, quand bien même il se déclare dans le même temps favorable à la hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois.


Naïveté européiste...

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