Droits de douane : face à Donald Trump, Ursula von der Leyen en VRP des intérêts allemands
ARTICLE. En réaction à la politique commerciale agressive des États-Unis, la présidente de la Commission européenne propose une exemption réciproque des droits de douane pour les biens industriels des deux zones. Une contre-offre qui avantage en premier lieu l’Allemagne.
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Le cas du Mercosur avait illustré parfaitement le peu de cas que fait Ursula von der Leyen de la France et de ses particularités en matière d'agriculture. En signant l’accord au Brésil, malgré l’opposition de la France, la présidente de la Commission européenne avait envoyé un signal fort : l’Allemagne et son industrie automobile pesaient bien plus dans la balance que le blé de la France – ou que le devenir de ses agriculteurs. Cette position, elle l’a rappelée ce lundi 7 avril. Lors d’une conférence de presse, elle a proposé aux États-Unis une exemption réciproque des droits de douane. Mais pas n’importe lesquels : ceux qui concernent les biens industriels.
L’Europe est sonnée et sommée de réagir depuis l’annonce de Donald Trump, le mardi 1er avril, d’une augmentation des droits de douane en provenance de l’UE de 20 %. L’Allemagne fait grise mine. Et pour cause : en 2024, le volume de biens échangés entre Berlin et Washington a atteint 253 milliards d’euros. Un record qui permet à l’Allemagne de dégager un excédent de 80 milliards d’euros et fait des États-Unis son premier partenaire commercial. Pour ce pays, les exportations de bien pèsent près de la moitié de son PIB. Et celles à destination des États-Unis représentent environ 10 % du total.
Il faut donc (encore) sauver l’industrie allemande. Ce qui explique la position d’Ursula von der Leyen qui reprend à son compte une proposition émise par la bête noire de Thierry Breton, Elon Musk, qui encourage à la création d’une zone de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Mais curieusement, la proposition bruxelloise ne concerne que l’industrie. Pourquoi ne pas inclure les autres biens, notamment agricoles ? Si la mesure fera souffler une partie de notre industrie, aéronautique principalement, elle met de côté tout un pan de notre économie.
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