InternationalTransition énergétiqueFPContenu payant

Faillite de Northvolt : la Suède accuse l’Europe de ne pas protéger ses industries face à la Chine

ARTICLE. La société suédoise de fabrication de batteries Northvolt est au bord de la faillite. Pourtant, on en attendait monts et merveilles. La Suède pointe du doigt la naïveté de l’UE face à la Chine.

Northvolt-en-faillite-union-europeenne-transition-energetique-batteries
Jeppe Gustafsson/Shutterstock/SIPA


La transition énergétique et écologique européenne n’en finit pas d’ébranler l’Union européenne. Dernière secousse en date, la quasi faillite du fabricant suédois de batteries Northvolt. Ce jeudi 28 novembre, à l’occasion d’une réunion des ministres de l’Industrie de l’UE à Bruxelles, la vice-première ministre suédoise Ebba Busch a pointé du doigt la responsabilité de l’UE dans le fiasco. « L’Europe est en train de se faire écraser, entre la guerre commerciale menée par nos chers amis américains et la concurrence asiatique tout à fait déloyale », a-t-elle déclaré, accusant Bruxelles de naïveté, comme le relève Euractiv. La Suède étant trop dépendante des importations pour réclamer des droits de douane, la ministre suédoise s’est plainte du « labyrinthe de réglementations » dans laquelle se noierait « la compétitivité européenne ».

Le cas de Northvolt est tout sauf anodin, pour un continent cruellement dépendant de l’extérieur. Les importations européennes de batteries atteignent 27 milliards d’euros en 2023. Au niveau mondial, la Chine est le premier producteur avec 83 % de la production mondiale (contre 29 % en 2017) quand l’Europe n’est en mesure que de couvrir environ la moitié de ses demandes. D’où l’intérêt de développer des entreprises locales capable de subvenir à la demande interne et gagner en indépendance continentale. 

Tel était le projet du fabricant suédois de batteries Northvolt. Fondée en 2016, la start-up suédoise a levé environ 14,21 milliards d’euros par le biais de partenariats industriels ambitieux avec Volkswagen, son principal actionnaire, ou bien encore BMW. Cette somme lui a permis de se développer à l’international et de multiplier ses projets. Plus de 6 000 employés avaient alors rejoint l’entreprise, et il était question de créer des giga-usines — selon les termes à la mode —, en Allemagne, en Pologne ou en Suède. Des contrats avec Volkswagen...

Vous aimerez aussi