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Géorgie : l’UE et la France à la manœuvre pour faire abroger une loi jugée pro-russe

ARTICLE. Alors qu'une loi sur « l’influence étrangère » prétendument calquée sur une loi russe a été votée au Parlement géorgien, les pays européens menacent la Géorgie de couper court aux négociations sur une possible entrée au sein de l’UE si la loi n’est pas abrogée. Le gendarme bruxellois veille, et la France suit. 

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Des milliers de personnes se sont rassemblées à Tbilissi pour célébrer l'ouverture des négociations entre la Géorgie et l'Union européenne, le 15 décembre 2023.©NICOLO MALVESTUTO/SIPA


Les pays européens ont beau dénoncer les ingérences étrangères quand elles les concernent, ils n’hésitent pas à faire de même là où ils jugent bon de s’immiscer. Plus d’une semaine après le vote d’une loi sur « l’influence étrangère » au Parlement géorgien, les voix sont nombreuses pour s’élever contre une loi jugée pro-russe par les Occidentaux. La loi, calquée sur une ancienne loi russe selon ses opposants, impose à toute ONG ou à tout média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu’« organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère » et de se soumettre à un contrôle administratif. Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, fondé par le milliardaire pro-russe Bidzina Ivanichvili, a été à l’initiative de cette loi.

« L’adoption de cette loi a un impact négatif sur les progrès de la Géorgie sur la voie de l’UE », s’est prononcée l’UE par la voix du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Nous exhortons les autorités géorgiennes à retirer la loi, à respecter leur engagement sur la voie de l’UE et à faire avancer les réformes nécessaires », était-il mentionné dans la déclaration commune du collège des commissaires européens. Même son de cloche du côté du Quai d’Orsay, qui estime que la loi « va à l’encontre des valeurs sur lesquelles est fondée l’Union européenne ».

La présidente géorgienne a opposé son veto


Tandis que la Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’adhésion à l’UE en décembre 2023, les Européens mettent dorénavant la pression sur le pouvoir géorgien pour que cette loi soit retirée, sans quoi cela mettrait en danger « le travail de la société civile et des médias indépendants alors que la liberté d’association et la liberté d’expression sont des droits fondamentaux au cœur des engagements de la Géorgie dans le cadre de...

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