Créé en 1982 à la suite de l’intervention israélienne au Liban, le Hezbollah (littéralement, « parti de Dieu ») est le produit d’une scission au sein du mouvement Amal. Fondé en 1974, le parti Amal, bien que d’obédience chiite, militait pour l’égalité de l’ensemble des libanais, indépendamment de toute appartenance religieuse. Un noyau dur de militants, séduits par les thèses islamistes, refusait l’approche diplomatique d’Amal vis-à-vis d’Israël et des États-Unis, privilégiant le recours à la lutte armée. C’est ainsi qu’apparaîtra l’Amal islamique en 1985.

L’émergence de cette ramification islamiste coïncidait avec les intérêts de la jeune République islamique d’Iran. Désireux de poser les fondations de leur futur « axe de la résistance », les mollahs virent dans ce mouvement un potentiel allié régional dans leur lutte à distance contre l’état hébreu. Plus loyal à l’Iran que le Hamas palestinien, le Hezbollah a bénéficié des finances de Téhéran pour s’équiper et rémunérer ses hommes, jusqu’à dominer l’armée libanaise et à constituer une menace substantielle pour Israël et la stabilité régionale.

La guerre de Gaza, déclenchée à la suite des attentats terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, pourrait cependant acter le déclin du Hezbollah. Durablement affaibli par les offensives de Tsahal et les opérations de sabotage du Mossad, le mouvement chiite est en voie de démilitarisation et devrait abandonner tout rôle militaire pour ne conserver que ses attributions politiques. Un tel projet reste toutefois soumis à des interrogations.

Le Hezbollah décapité par le Mossad

Au lendemain du pogrom du 7 octobre, le Hezbollah profitait de l’état de choc qui avait saisi l’état hébreu pour entamer une campagne de tirs de roquettes en direction du nord d’Israël, provoquant le déplacement de 70 000 civils israéliens. L’armée israélienne répondait via des tirs d’artillerie à destination des positions du Hezbollah. Des attaques aériennes seront...