Libanisation de la France : attention, danger imminent ! (partie 1)
CONTRIBUTION / OPINION. Séparatisme, recul de l’autorité publique, violence interreligieuse… Né au Liban, notre lecteur voit en France se répéter la même tragédie que dans son pays natal, même si les racines historiques sont différentes.
Il y a presque deux ans, jour pour jour, je produisais une analyse sous le titre Libanisation de la France : ce qu’il faut vraiment voir derrière cette expression, dans laquelle je déclinais le parallèle entre une série d’évènements au Liban ayant conduit à son éclatement et celle similaire en France depuis les années 1970, qui laisse craindre le même sort à notre pays à l’horizon de 10-20 ans ou, à tout le moins, une situation de grave instabilité sociale, si la tendance n’est pas rapidement et drastiquement corrigée. Il est évident que même si les échelles de temps et d’espace ne sont pas les mêmes, et que la chronologie des évènements n’est pas respectée à l’identique, leur survenance mérite que l’on y consacre une attention particulière, d’autant que des indices, clignotant depuis comme autant de signaux d’alarme, s’étalent sous nos yeux pour confirmer la progression évidente vers cette libanisation de notre pays. Ce qui amène à la présente mise à jour teintée d’une préoccupation aggravée. Mais avant de faire le lien avec l’actualité, il serait utile de préciser certaines choses.
Un pacte de coexistence rompu
À l’origine du Liban, donc, une indépendance acquise en 1943, fondée sur un pacte national, ou « pacte de coexistence », définissant, pour l’essentiel, la répartition des fonctions publiques entre les trois communautés religieuses principales : les chrétiens maronites, les musulmans sunnites et chiites.
Ce pacte a, en fait, scellé un vivre-ensemble communautaire dans le cadre d’un équilibre fragile qui sera ébranlé au fur et à mesure de l’arrivée dans le pays, dès 1947, d’un corps étranger qui deviendra facteur et instrument de son éclatement : les réfugiés palestiniens. Ceux-ci seront ghettoïsés dans des camps qui deviendront des bidons-villes autour de la capitale et autres villes du pays (plus tard on parlera de « ceinture de misère »), grossissant par...